E-commerce : la France demande la suppression des produits Wish pour des raisons de sécurité

Après une enquête, la France a récemment ordonné aux moteurs de recherches de supprimer les produits Wish des résultats pour des raisons de sécurité. Wish est un des géants Américains de l'e-commerce. [Dernière mise à jour : 29 Décembre 2021]

Ecrit par Guillaume Prévost, 28 novembre 2021

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E-commerce : la France demande la suppression des produits Wish pour des raisons de sécurité

L'application Wish retirée des App Stores en France. [XanderSt/Shutterstock]

Le gouvernement Français a ordonné mercredi 24 Novembre aux moteurs de recherches et aux App Stores de supprimer la plate-forme e-commerce Wish de leurs listings, basé sur le fait que la plate-forme ignore les règlementations de sécurité en vigueur en France et en Europe.

C'est un coup dur pour la plateforme qui réalise un peu de plus de 7% de son chiffre d'affaires en France.

C'est quelques jours avant le Black Friday et un mois seulement avant la période de Noël que la décision est tombée. La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes), qui dépend du ministère de l'économie, a décidé de prendre une approche dure envers ces comportements.

Wish a donc cessé d'apparaître le mois dernier sur Google ou Bing par exemple, et n'apparaît plus non plus sur l'Apple Store ou Google Play Store. Bien que le site soit toujours accessible si l'on tape une adresse précise, ne plus apparaître dans les résultats de recherche est un coup difficile pour la visibilité de la plate-forme.

"Le déréférencement des offres de Wish des moteurs de recherche et de son application réduit considérablement les risques qu'un utilisateur tombe sur ces offres de produits potentiellement dangereux sur leur site." a expliqué Cédric O, secrétaire d'État chargé à la Transition Numérique et aux Communications électroniques.

Des produits dangereux et non-conformes

La décision du gouvernement fait suite à une campagne de la DGCCRF qui a révélé qu'un nombre conséquent de produits contraires aux réglementations ou des produits dangereux soient vendus sur la plate-forme.

Le gouvernement était particulièrement inquiet par rapport à certaines catégories de produits. Parmi tous les jouets et objets électroniques étudiés, 95% étaient non conformes, avec 45% des jouets et 90% des objets électroniques considérés comme dangereux.

Voici quelques exemples de produits dangereux qui étaient listés sur Wish.

L'enquête a aussi montré que Wish n'a pas répondu de manière "satisfaisante" à ses obligations en tant que distributeur, en termes d'interdiction ou rappels de produits. Par exemple, bien que les produits rapportés comme dangereux aient été supprimé dans les 24h dans "la majorité des cas", ils étaient toujours disponibles sur la plate-forme sous un nom différent, parfois même proposés par le même vendeur.

En juillet, la DGCCRF a donné à Wish deux mois pour se mettre en conformité avec ses obligations mais l'entreprise ne l'a pas fait, ce qui a mené a son déréférencement en Novembre.

"Cette décision illustre l'action du gouvernement pour protéger les consommateurs et combattre efficacement la concurrence déloyale de la part d'acteurs économiques qui bafouent les règlements sur la sécurité des produits" a déclaré Bruno Le Maire, Ministre de l'économie dans un communiqué officiel.

"Cette décision illustre l'action du gouvernement pour protéger les consommateurs et combattre efficacement la concurrence déloyale"

La France se bat "pour appliquer les mêmes règles dans les boutiques en ligne et les magasins physiques" a aussi dit Mr. Le Maire en Novembre, ajoutant que cela serait une des priorités de la France.

Cédric O a aussi parlé de l'importance ce problème au niveau Européen, notant que le Digital Services Act (DSA) devrait "considérablement renforcer les obligations des marketplaces en termes de protection et information des consommateurs", a annoncé Bruno Le Maire sur FranceInfo, insistant que les acteurs du digital ne devraient pas être au dessus des lois.

L'entreprise e-commerce avait déjà été pointée du doigt par l'association 60 millions de consommateurs, pour ses pratiques commerciales "discutables" comme par exemple de fausses réductions.

Le bras de fer commence

Wish n'avait pas souhaité répondre aux demandes de commentaires immédiates des journalistes.

Cependant, dès le lendemain de l'annonce, Wish a publié une déclaration en réponse à la DGCCRF.

Le 27 Novembre, Wish a déposé un recours devant le tribunal administratif pour protester contre son déréférencement en France, une action "illégale et disproportionnée" selon Wish.

Une audience est prévue dans cette affaire le 10 décembre. Les avocats de Wish ont ainsi affirmé avoir "bon espoir que le juge se prononce rapidement sur cette question".

En attendant, les pages de site Wish ou l'application n'est toujours pas visible sur les moteurs de recherches, et le gouvernement envisage même des restrictions plus dure comme interdire l'accès au site internet lui-même si la mise en conformité des produits vendus n'avance pas de la part de la société e-commerce Américaine.

Edit : Un mois plus tard, au 29 décembre 2021, les produits n'apparaissent toujours pas sur Google et l'application n'est toujours pas listée sur le Play Store.

Source : EURACTIV France





Crédit photo: [XanderSt/Shutterstock]

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