Retour d'expérience : la reprise du Facteur Livre avec Storybee

Au départ libraire indépendante, la fondatrice a cherché à développer une structure plus légère et moins contraignante pour elle, tout en partageant sa passion avec le plus grand nombre. Elle a ainsi créé Le Facteur Livre, un site e-commerce par abonnement commercialisant des box littéraires personnalisables. Après plusieurs années, elle a souhaité se lancer dans un nouveau projet et mis en vente son site internet avec Storybee.

En Juin 2022, ce sont Gaëlle et Yannis qui ont racheté l’entreprise Le Facteur Livre. C’était leur premier rachat de site e-commerce.

Deux ans plus tard, nous revenons sur l’expérience de leur reprise d’entreprise et sur l’évolution après le rachat de cette boutique en ligne. Nous avons interviewé Gaëlle et Yannis pour avoir le retour d’expérience de repreneurs ayant racheté une entreprise sur Storybee :

Avant de commencer, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?

Gaëlle : avant le rachat de cette entreprise, j'étais déjà dans le web. Je travaillais pour une agence SEO. J'avais donc une bonne connaissance du fonctionnement des sites web, du référencement, etc.

Yannis : J'étais quant à moi plutôt dans le domaine de l'expertise comptable, la comptabilité, les audits, etc. Vraiment plus un profil "finance". J'aime bien tout ce qui est gestion, donc pour nous cela colle très bien au final, car nos profils sont complémentaires pour se lancer dans la gestion d'un business en ligne.

Que recherchiez-vous au moment de vous lancer dans la reprise d'un site internet ?

Yannis : C'était un peu une période transitoire pour nous, c'est à dire que Gaëlle et moi étions sur la région parisienne et on souhaitait déménager. C'était à la sortie de la pandémie de Covid-19, et Gaëlle a voulu profiter de ce moment pour passer en tant qu'indépendante. On a alors commencé à chercher des business à reprendre, et on s'est un peu renseigné sur tout ce qui était sites en vente et autres opportunités qu'on pouvait trouver.

Gaëlle : Oui, la reprise d'une entreprise était un juste milieu entre le fait de se mettre à mon propre compte . L'opportunité a permis de combiner cela avec une affinité particulière pour les livres. La librairie était déjà quelque chose qui m'attirait, et donc c'est cela qui a déclenché notre intérêt pour racheter Le Facteur Livre.

Quelle était votre "thèse d'investissement" : visiez-vous un secteur, chiffre d'affaires, prix de vente en particulier ?

Yannis : Il s'agissait de notre premier rachat d'entreprise, et nous n'étions même pas sûrs de vouloir racheter à ce stade. Nous étions donc assez ouverts sur le type d'opportunité et le secteur. Au final, ça a été une bonne surprise parce que Gaëlle aimait bien le domaine de l'activité de cette entreprise, donc ça a collé parfaitement.

Comme n'était pas certains de ce que l'on voulait faire, on avait surtout un budget maximum que l'on s'était fixé, pour le rachat d'un premier site.

Quand vous parlez de "bonne surprise", vous voulez dire que vous êtes tombés sur l'offre de Storybee assez rapidement ? Avez-vous envisagé d'autres entreprises que Le Facteur Livre avant ?

Yannis : Oui, on a vu d'autres opportunités, mais vraiment pas trouvé d'autres entreprises en vente qui nous avait fait passer à l'étape suivante et faire une offre. On avait vu quelques présentations, mais rien qui nous avait convaincu ou emballé.

Gaëlle : oui, c'était soit le budget qui était trop haut, soit c'est qu'on ne le sentait pas, parce qu'on avait pas assez d'expérience à ce moment-là.

[Lire : Reprise d'un site e-commerce : comment estimer la valeur du site ? ]

Pourquoi ne pas avoir donné suite à ces autres opportunités ?

Yannis : La seule autre offre qu'on avait regardé un peu plus en détail nous avait freiné pour 2 raisons :

D'une part, l'e-commerce faisait venir presque tout son stock d'Asie, et début 2022 le coût des transport explosait, et l'incertitude de l'ouverture des frontière restait entière. D'autre part, site demandait aussi un investissement de départ assez élevé qui aurait nécessité un emprunt que l'on ne souhaitait pas risquer.

Il devait en effet s'agir de notre premier site rentable, il s'agissait un peu d'un test. Nous avions lancé un site auparavant, qui génère un peu de trafic mais qu'on avait pas monétisé. Pour le rachat d'un premier site, on ne voulait pas trop risquer en mettant trop de capital ou en empruntant beaucoup.

[Lire : Les avantages et inconvénients de reprendre un site e-commerce]

Pouvez-vous décrire comment s'est déroulé le processus avec Storybee ?

Gaëlle : Il y a déjà eu un entretien initial avec Marie-Laure, qui nous à présenté les grandes lignes de l'entreprise et fait le tour avec nous du dossier de vente. C'était bien d'avoir ce contact et pas uniquement un document.

Yannis : Ensuite, de mémoire, on a déjà pas mal parlé entre nous et analysé autant que l'on pouvait le dossier de vente mais aussi le site directement avec des outils classiques comme SEMRush, Majestic. On a aussi mené nos recherches sur la notoriété de la société, sur les avis et les choses comme ça.

Gaëlle : Quand on décidé d'avancer, nous avons eu un rendez-vous en visio avec Storybee et la vendeuse, et parlé des aspects pratiques de lié à l'e-commerce : ou est-ce qu'elle se fournissait, comment est-ce qu'elle s'organisait.

Yannis : C'était important pour nous car nous n'étions même pas dans le e-commerce avant, ou dans la vente d'objets physiques. On voulait donc être bien sûrs que l'on maitrisait tous les aspects et comprenait bien le fonctionnement de la boutique.

A ce stade, avez-vous utilisé les outils en ligne comme le partage de document, la signature de l'accord de confidentialité etc. ?

Gaëlle : Oui, en effet. Tout s'est vraiment bien passé. On oublie presque cette partie-là car elle a été très fluide et sans problème.

Yannis : C'est vrai que l'on aurait bien aimé avoir accès aux connecteurs que Storybee utilise en interne pour visualiser notamment le trafic du site ou la saisonnalité du volume de vente, pour voir leur évolution au fil du temps.

En effet, il y a beaucoup de vendeurs qui abandonnent un peu leur site au moment de la vente et c'est un peu dommage, car leurs courbes sont en baisse. En tant qu'acheteur, on aime avoir accès à cela pour bien savoir sur quoi on se positionne réellement, c'est important de pouvoir le vérifier. C'est très bien de l'avoir dans le dossier de vente, mais encore mieux et plus confortable si c'est réellement connecté au site en vente.

Est-ce que la passation avec le cédant s'est bien passée ?

Gaëlle : La passation avec la vendeuse s'est plutôt bien passée. C'était assez impressionnant au début, pour s'approprier l'ensemble des outils, entrer en contact avec tous les fournisseurs, il a fallu créer des comptes chez chacun d'eux. Ça a été beaucoup de travail administratif au début.

La vendeuse avait mis tout cela en place au fil des années et n'avait pas forcément pris note de chacune des démarche. Il a donc fallu tirer beaucoup d'informations, poser chaque question et demander toutes les explications au fur et à mesure ou on a été confronté aux différentes situations. Ça aurait été super si la vendeuse avait pu préparer une sorte de checklist avec tout ce qu'il y avait à expliquer.

Combien de temps est-ce que la passation a pris ?

Gaëlle : après la signature de la vente, il me semble que la passation a duré deux à trois semaines environ, pendant lesquelles nous avons parlé 1 fois par semaine à la vendeuse par téléphone. Ensuite, elle est restée disponible et nous avons beaucoup échangé par email. Ces 3 semaines ont été un peu stressantes mais au final tout s'est bien passé !

Est-ce que la transition / l'intégration a été difficile ?

Yannis : Nous n'avons pas vraiment eu de problème majeur.

Le seul point que je pourrais mentionner est que le site avait été développé par un webmaster qui l'avait codé lui-même sur mesure, et qu'il n'était pas forcément disponible pour effectuer les modifications que nous souhaitions apporter pour booster la boutique en ligne après le rachat, ou connecter avec Facebook pour mesurer les performances des campagnes publicitaires autour de Noël.

Nous avons donc été un peu freinés pendant un an tant que le contrat avec lui a continué. En parallèle, nous avons mis en place un Wordpress et fait la migration quand le nouveau site a été opérationnel.

Depuis la reprise, quels changements majeurs avez-vous réalisés ?

Gaëlle : En plus du passage à Wordpress, nous avons modifié le modèle d'abonnement : au lieu de s'abonner sur une période fixe (1 mois, 3 mois, 6 mois), on est passé à abonnement avec un paiement mensuel.

Yannis : on a aussi ajouté quelques produits récemment, comme la box livre + thé, et des nouveaux thèmes de livres (fantastique, historique, BD). On a aussi arrêté certaines thématiques ou formats qui ne fonctionnaient pas vraiment. A aujourd'hui, cela n'a pas encore eu un impact énorme sur les ventes.

Gaëlle : un autre changement majeur a été l'ajout de SEO sur le site pour mieux le référencer. Grâce au travail SEO, depuis le rachat du Facteur Livre, on est passé d'environ 5% du trafic à 30% du trafic provenant des moteurs de recherches, et cela malgré le fait qu'on a lancé pas mal de partenariats et de publicités Google Ads et Facebook Ads qui ont amené un gros boost de trafic payant.

Et quelles ont été les retombées de ces changements ?

Gaëlle : Le chiffre d'affaires a plus que doublé et on obtient de bien meilleures conversions depuis la migration vers Wordpress et le développement du référencement.

Yannis : En termes de trafic, on est passé d'environ 1300 visiteurs uniques sur 28 jours en août 2022, à 3700 maintenant, donc là aussi, on a presque triplé.

De manière générale, on voit que le marché est en train de grossir rapidement, en observant la tendance chez les concurrents aussi : tout le monte est en train de monter. Le marché des box et de l'ecommerce par abonnement est en effet une grande tendance de fond.

[Lire : Les 16 tendances e-commerce essentielles de 2024 ]

Etes-vous satisfait du rachat de l'entreprise ?

Yannis : Oui nous sommes vraiment satisfaits, car ça nous a permis de nous faire la main sur un projet e-commerce, et aussi de nous prouver à nous-même que l'on était capables de réussir et porter un projet comme celui-ci.

Gaëlle : c'était aussi une très bonne opportunité car il y avait une belle marge de progression dans les domaines que nous maîtrisons. C'est très encourageant de voir l'amélioration du trafic porter ses fruits en travaillant SEO, les conversions augmenter après le passage à un CMS e-commerce.

Yannis : Nous sommes vraiment contents que les clients soient restés fidèles malgré le changement de propriétaire. Il y a toujours ce doute à lever lors du rachat d'un site, pour être certain que l'entreprise ne repose pas sur le gérant ou la gérante actuelle. Je m'étais donc posé la question au moment du rachat du site si les clients n'étaient pas venus parce que l'ancienne propriétaire était une libraire qui avait digitalisé sa librairie.

Gaëlle : Mais heureusement pour nous, ce n'est pas le cas, les clients sont bien restés et prolongent leurs abonnements sur Le Facteur Livre !

Envisageriez-vous un autre rachat dans le futur ?

Yannis : Oui ça pourrait être très intéressant de reprendre à nouveau un site internet. Comme cette reprise s'est très bien passée, nous envisageons de répéter l'opération, et éventuellement d'acheter, booster des sites et de pourquoi pas les revendre avec une petite plus-value.

On a eu de la chance de racheter un site où il y avait une marge de manœuvre côté SEO et où l'on a pu bien améliorer les choses. Si l'objectif est de revendre par la suite, il faut connaître ses spécialités et viser le rachat des sites où cette expertise peut apporter un maximum d'impact.

Un grand merci à Gaëlle et Yannis pour leurs réponses et leurs conseils ! N'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur Le Facteur Livre pour découvrir leurs boxs littéraires !

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